On entend souvent qu’il faut être le candidat « idéal » pour réussir un entretien. En réalité, un candidat n’a pas besoin d’être parfait, par contre être préparé va aider à réussir cet exercice… Et bonne nouvelle : la préparation, ça s’apprend 😉
Dans cet article, on vous propose d’enfiler la casquette de notre dénicheur de talents préféré – j’ai nommé Julien DE JAEGHER 🥳 – pour mieux comprendre comment pense un recruteur. Que regarde-t-il vraiment ? Comment évalue-t-il réellement votre motivation ? Qu’est-ce qui peut faire la différence ? Julien c’est à toi !
Première étape : Travailler sa présentation personnelle !
Que l’on soit débutant ou expérimenté, il est essentiel de savoir parler de soi de manière claire, convaincante, en 2/3 minutes top chrono. En clair, on capte l’attention de son interlocuteur et on oublie la version « encyclopédie » de son parcours ! Cet exercice peut sembler complexe, mais il est en réalité assez simple.
Commencez par les bases : Nom, prénom, métier et son domaine d’expertise. Puis évoquez vos expériences les plus pertinentes (vis-à-vis du poste visé si possible) en donnant notamment deux ou trois réalisations concrètes. Pour conclure, faites le lien entre vos motivations et ce que cette opportunité peut vous apporter.
🍉 Le tips de l’expert : Il est fort probable qu’un recruteur aille faire un tour sur votre profil LinkedIn ou tape votre nom dans Google avant l’entretien. Ainsi, ne sous-estimez pas l’importance de soigner votre présence en ligne. Avant même d’avoir postulé à l’annonce – veillez à mettre à jour votre profil LinkedIn (expériences, responsabilités, compétences clés, outils ou logiciels utilisés…) et vérifiez les informations qui circulent sur internet.
Présenter son parcours académique
Votre but est d’expliquer vos choix en termes de cursus et de diplômes obtenus, de manière chronologique et synthétique. De nos jours, les parcours scolaires ne sont plus linéaires, et il ne faut pas craindre de s’être réorienté !
Exemple : « J’ai débuté en [domaine d’étude] car j’avais une vraie affinité pour [le domaine choisi]. Je me suis pourtant vite rendu compte que [expliquer ici le constat que vous avez fait] et j’ai eu le sentiment de ne pas être dans la bonne voie. J’ai alors décidé d’aller vers [nouveau domaine] dans lequel je percevais [expliquer les raisons qui vous ont attiré vers ce domaine]. »
Au-delà de la logique, ce que cherche un recruteur ici, c’est de comprendre votre cheminement : pourquoi cette formation ? Qu’est-ce qu’elle vous a apporté ? Qu’est-ce-qui vous anime (ou vous a animé par le passé) ?
Retenez donc qu’il n’y a pas de parcours types, de voies « royales », l’important c’est ce que cela vous a appris et quel regard vous portez sur ces choix avec le recul.
🍉 Le tips de l’expert : faites l’exercice une (ou plusieurs) fois et chronométrez-vous ! Cela vous permettra d’évaluer la durée du discours et de réajuster avant votre entretien. Même si vous avez plein de choses à dire, restez concis sur cette première partie, vous aurez tout le temps de développer par la suite.
🍉 Le tips de l’expert 2 : devant un miroir c’est particulièrement efficace pour adopter la bonne gestuelle 😉

Parler de vos expériences professionnelles
Que l’on soit expérimenté ou non, c’est le moment d’échanger sur vos précédentes expériences (stage/alternance/CDI). En tant que recruteur, on repère facilement les candidats qui ont bien préparé leur pitch. Cette préparation peut être interprétée comme une « preuve » de votre motivation.
C’est le moment de démontrer ce que vos expériences vous ont apporté en positif comme en négatif. Et pour avoir un discours clair et structuré, rien de tel que la méthode STAR :
- Situation : Décrivez le contexte
- Tâche : Expliquez votre rôle ou la mission à accomplir
- Action : Précisez les étapes que vous avez menez
- Résultat : Partagez les résultats concrets (mesurables si possible).
Exemple :
- Situation : J’ai travaillé deux mois dans une PME de [secteur d’activité] pour un renfort temporaire d’activité. J’ai été intégré au sein d’une équipe de [XX] personnes et les rôles étaient répartis comme cela [expliquer les rôles principaux au sein de l’équipe].
- Tâche : Ma mission consistait à [objectif de la mission].
- Actions : Au quotidien, je réalisais [décrire les tâches principales et les sous-tâches significatives].
- Résultats : En deux mois, j’ai réussi à [indiquer les indicateurs de performances ici quantitatifs ou qualitatifs].
🍉 Le tips de l’expert : N’hésitez pas à préparer plusieurs expériences professionnelles, positives ou négatives, en suivant cette méthode. Même si nous n’évoquez pas tout, vous saurez rebondir quelle que soit la tournure de l’entretien. Enfin, n’hésitez pas à mettre en avant des compétences interpersonnelles spécifiques, pas seulement des hard skills, elles sont aussi importantes que le reste (empathie, gestion du stress etc…)
Ne négligez pas l’Authenticité !
lors oui, l’entretien c’est fait pour se « vendre » mais on ne joue pas un jeu car après tout, « on ne change pas » (coucou Céline !)
Tout le monde peut rentrer dans la peau d’un personnage, porter un masque, mais il faut garder en tête qu’une fois recruté, il y aura un décalage entre ce que l’on a voulu montrer, et qui on est réellement. Même si votre envie est de trouver un poste, gardez à l’esprit qu’il faut être fidèle à soi-même, et rester authentique. C’est la clé du bonheur (et de la réussite) dans le monde professionnel.
Parler de ses échecs, bonne ou mauvaise idée ?
Quand on présente son parcours, on a tendance à vouloir mettre en avant uniquement du positif, car après tout, on est là pour donner une image positive. Pour moi, c’est une ERREUR ! Ne craignez jamais de parler de vos difficultés ou de vos échecs.
Pourquoi ? Parce que derrière une erreur ou une difficulté, on peut déceler beaucoup de vos savoir-être et savoir-faire, comme la prise de recul, l’analyse, la capacité à apprendre de ses erreurs ou à trouver des solutions innovantes, etc…
Exemple : « Je n’ai pas réussi à [expliquer le ou les objectifs qui n’ont pas été atteint], tout simplement parce qu’à ce moment-là, j’ai manqué [expliquer les raisons qui ont amené cet échec]. Grâce à cette expérience, j’ai appris à [lister ce que vous avez appris et ce que vous avez changé concrètement dans vos manières de faire]. »
J’en profite pour vous glisser un autre conseil sur les échecs. Evitez de tourner votre constat sur « les autres » ou « sur l’entreprise ». Essayez plutôt d’évoquer ce que VOUS, vous auriez pu modifier. Cela démontre votre capacité à vous remettre en question et à mener des actions pour trouver des solutions dans des contextes particulièrement complexes.
Exemples : « Je n’ai pas réussi car l’équipe n’a pas fait […] » à « J’étais dans un contexte compliqué, l’équipe était désengagée. Cela m’a vraiment posé problème pour avancer sur mes sujets. J’ai donc levé l’alerte auprès du responsable de projet. Nous avons ensemble travaillé à un plan d’action pour aller vers une dynamique positive. Malheureusement, cela n’a pas eu le résultat escompté, j’ai fini par prendre la décision de partir… »
« Mon manager était mauvais pour communiquer » à « Pour être honnête, la communication n’était pas fluide avec mon manager. J’ai plusieurs fois provoqué des points pour lui exprimer mes besoins sans forcément de succès. Je pense avoir fait tout ce qui était possible… »
« Ma hiérarchie me mettait la pression » à « L’entreprise avait de forts enjeux de performances dans un contexte économique compliqué. La ligne managériale subissait une pression importante. J’avais des objectifs quantitatifs difficilement atteignables. C’est une expérience qui a été compliquée pour moi, j’ai senti beaucoup de pression et je n’avais pas forcément les moyens de réussir. […] ».
Bref, vous avez compris l’idée.
Deuxième étape : Poser des questions !
À la fin de l’échange, le recruteur va forcément vous demander si vous avez des questions… et la réponse doit être OUI ! Pourquoi ? Parce que même si le poste semble vous convenir sur le papier, il est essentiel de vérifier que l’environnement, l’équipe et la culture d’entreprise vous correspondent réellement. Un entretien, c’est une rencontre, un échange entre deux parties qui doivent s’aligner. Vous êtes là pour convaincre, certes, mais aussi pour évaluer.
En posant des questions, vous montrez votre intérêt et votre capacité à vous projeter dans ce nouvel univers. Cela envoie un signal positif au recruteur : vous ne cherchez pas juste un emploi, vous cherchez le bon emploi, dans la bonne entreprise.

Voici quelques exemples de questions qui feront mouche chez un recruteur !
Approfondir le contexte du poste à pourvoir ?
- Pourquoi ce poste est-il à pourvoir ?
- Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné avec la personne précédente ? (Si remplacement)
- Pourquoi ce poste se crée maintenant ? (si création).
En apprendre plus sur la situation de l’entreprise, ses valeurs :
- Quelle est l’ancienneté des collaborateurs ? Quel est votre turnover ?
- Comment se porte l’entreprise et quelle est la stratégie à moyen terme ?
- Pourquoi les collaborateurs restent chez vous ? Et pourquoi certains quittent l’entreprise ?
Comprendre le poste et ce qui est attendu :
- Quels sont les principaux défis liés à ce poste ?
- Quelles pourraient être les raisons d’un échec à ce poste ?
En savoir plus, sur l’expérience collaborateur de l’entreprise :
- Comment se passe l’onboarding ?
- Qui serait mon manager et comment serait composée l’équipe ?
- Quelles sont vos engagements RH et comment cela se traduit en actions concrètes ?
Sur la suite et le processus de recrutement ?
- Quelles sont les prochaines étapes du processus ? Avez-vous beaucoup de candidats ? Sous quel délai, puis-je attendre un retour ?
- S’il a lieu, quel serait l’objectif du second entretien ? Y-a-t-il des points que je peux préparer ?
- Avez-vous un conseil à me donner ? Que puis-je améliorer ?
Les questions quand on arrive en fin de processus :
- Quels sont les avantages en nature qui existent ?
- Comment fonctionne la politique de rémunération et d’augmentation ?
- Est-ce qu’il y a du télétravail ?
- Comment fonctionne la prise de congés ? Est-ce que ce sont des périodes imposées ?
🍉 Le tips de l’expert : préparez vos questions à l’avance. Avant l’entretien, prenez le temps de vous renseigner sur l’entreprise (dois-je réellement le préciser 😜) et notez 2 ou 3 questions pertinentes à poser au recruteur. Cela montre que vous êtes impliqué(e) et curieux(se). Le jour J, n’hésitez pas à venir avec un petit carnet (perso je ne me sépare jamais de mon petit carnet souvenir ramené tout droit de New York 😊) : il vous permettra de noter les questions qui vous viennent pendant la discussion, pour ne pas les oublier en fin d’échange.
Les red flag en termes de questions 🚩
Parce que oui, il en existe. En soi, aucune question n’a mauvaise, tout est une question de timing.
- C’est quoi le nombre de tickets restaurant ?
- C’est quand les afterworks ?
- Je peux travailler ailleurs que chez moi quand je suis en télétravail ?

Je ne dis pas que ce ne sont pas des éléments à aller chercher. Mais aborder ces « détails » lors d’un premier entretien peut sembler loin des attentes d’un recruteur. En début de processus, il semble important de s’intéresser d’abord au poste, à la mission, à la culture d’entreprise ou alors aborder les sujets de manière plus générale :
- Quels sont les avantages en nature ?
- Que proposez-vous aux collaborateurs pour animer la vie des bureaux ? Existent-ils des évènements/rituels de cohésion ?
- Quelle est la politique en matière de télétravail ?
Troisième étape : Faire bonne impression le jour J
Dans la vie, on a généralement qu’une seule chance de faire une bonne première impression… et spoiler alert, c’est pareil pour l’entretien !
Ne négligez pas votre présentation :
- Arrivez en avance (mais pas trop – 5 minutes c’est parfait ! 10 minutes c’est OK, 15 minutes ou + c’est trop 😊),
- Habillez-vous de manière professionnelle et adaptez votre tenue à l’entreprise (on évite le sweat à capuche même si c’est hyper confort). Misez sur une tenue simple et efficace : chemise, jeans, chaussures propres de préférence 😉
Petite précision sur la tenue : Le plus important est de vous adapter au secteur d’activité.
Exemple : pour être animateur dans un club de vacances, c’est ok de venir avec des vêtements plus décontractés (t-shirt, jeans), alors que pour un entretien au sein du siège d’une banque, misez plutôt sur un costume. Et si vous ne savez pas : misez sur la sobriété et la simplicité. On évite les costumes leopards par exemple 🤪

Bref, vous avez compris l’idée, on adapte sa tenue à l’entreprise !
BONUS : Help je suis stressé !
C’est tout à fait normal de sentir stressé pour un entretien. Néanmoins, tout le monde n’a pas la capacité à gérer son stress. Je ne vais pas vous dire de rester zen, mais rappelez-vous que l’entretien, c’est une rencontre humaine et une évaluation dans les deux sens (ça aide parfois). Le recruteur en face de vous peut aussi être stressé de mener cet entretien.
Mon conseil ? Parlez-en au recruteur, il aura surement des conseils à vous donner pour vivre au mieux l’expérience. Et si ce n’est pas le cas, il comprendra plus facilement que votre attitude en entretien est du à un stress et ne reflète pas forcément votre posture quotidienne.
BONUS BIS : On n’oublie pas les remerciements
Envoyez un message de remerciement personnalisé après l’entretien : cette attention peut laisser une impression positive durable. N’hésitez pas à mentionner des éléments spécifiques abordés lors de l’entretien pour montrer votre intérêt. Vous pouvez aussi en profiter pour demander des informations complémentaires si besoin.

Pour conclure
La préparation des entretiens ce n’est pas un option, c’est un mandatory ! Si vous l’avez consciencieusement préparé et que vous êtes resté authentique en entretienmais que vous n’êtes pas retenu(e), considérez que ce poste n’était pas fait pour vous ! Une meilleure opportunité vous attend ailleurs.
La recherche d’emploi n’est pas un sprint, mais un marathon : armez-vous de patience et de détermination !